Solariser les lieux culturels du 93
Lauréat de France 2030 dans le cadre du dispositif « Alternatives Vertes 2 » du Ministère de la Culture, le projet Green Kommon – porté par La Main, foncièrement culturelle et Pot Kommon pour la dimension culturelle, et par Plaine Energie Citoyenne (PEC) pour la dimension d’énergie coopérative citoyenne – vise à soutenir et accélérer la transition écologique des bâtiments culturels. Initié sur le territoire de Plaine Commune, terre de naissance de PEC et La Main, le projet a été étendu à l’ensemble de la Seine-Saint-Denis (93), un territoire riche de ses nombreuses initiatives citoyennes culturelles et écologiques. L’objectif est de “solariser” les lieux culturels quand cela est possible (en installant des panneaux photovoltaïques sur leur toit) et les toitures voisines.
Le modèle des boucles d’AutoConsommation Collective (ACC)
Cela permet la mise en place de boucles d’autoconsommation collective (ACC, dans un diamètre en zone urbaine de 2 km maximum chacune) incluant des toits producteurs et des consommateurs (lieux culturels, voisins et partenaires) afin d’utiliser toute l’électricité produite par les panneaux solaires posés.
L’objectif à atteindre est qu’aucun kWh ne soit vendu à vil prix sur le réseau : il s’agit d’un projet anti-spéculatif ! Pour ce faire, il faut des coopérations locales, et identifier les périodes critiques. Par exemple, quand les lieux ferment une partie de l’été au moment où le soleil est haut et productif, ce sont des voisins, en consommant les kWh produits, qui assureront le bon équilibre financier de chaque installation solaire. L’expérience des boucles d’ACC en France incarne la possibilité d’un engagement vertueux et solidaire entre producteurs et consommateurs.
Une technologie fiable et durable
Les panneaux solaires photovoltaïques sont actuellement garantis 25 ans et peuvent produire bien au-delà. La technologie est assez simple, bien maîtrisée et sûre. Le choix se portera sur des matériels assemblés en France (panneaux) ou réalisés en Europe (onduleurs). Les coopérations internes aux communautés d’énergie permettent d’assurer le suivi et la répartition de la production, l’entretien et la maintenance garantissent la pérennité. Le coût de revient des kWh produits est connu et stable, indépendant des fluctuations du marché international. Et souvent, une partie des kWh est réservée à des consommateurs ayant besoin d’un tarif solidaire (associations, résidences sociales…).
Certains prêtent leur toit pour y poser des panneaux solaires, d’autres sont capables de payer leurs kWh à un prix légèrement supérieur, en “mécène”. Des voisins y compris des particuliers sont prêts à consommer pour participer à la réussite du projet. Ainsi tout en gardant l’équilibre économique de chaque boucle, des lieux culturels pourraient profiter d’un prix du kWh avantageux et solidaire. Il est ainsi possible de soulager immédiatement la facture énergétique des lieux, en s’appuyant sur une coopération de proximité. C’est faire un pas de côté par rapport aux approches purement techno-solutionnistes, pour proposer un modèle concret de coopération solidaire entre énergie citoyenne et lieux culturels citoyens !
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RDV sur le site de GreenKommon :
https://www.greenkommon.eu/
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contact@plaine-energie-citoyenne.fr
LE FONDS D’ENERGIE CULTURELLE
GreenKommon a également pour mission de créer et d’animer un Fonds d’énergie culturelle, destiné à accompagner la transition énergétique du secteur culturel et à favoriser la création artistique et la diversité culturelle.
Au fur et à mesure de la réalisation des installations de production d’énergie et de l’équilibre de chaque boucle locale, Green Kommon prévoit, dans son budget d’exploitation, de soutenir des actions artistiques et culturelles, des actions de formation et de sensibilisation autour des économies d’énergie, et d’animation de communautés autour des toits producteurs sur les territoires engagés.
Assurer un accès à l’énergie renouvelable à prix coûtant
Le Fonds vise à garantir aux lieux culturels partenaires un accès à une énergie renouvelable à prix coûtant. L’application de tarifs favorables du kWh leur permettra de retrouver des marges de manœuvres financières. Ces économies pourront être réinvesties dans :
– le maintien ou la création d’emplois artistiques et techniques
– le développement de projets culturels
– la programmation d’actions culturelles locales
Avec un retour sur investissement estimé à environ 10 ans, il est envisagé que soit constitué un excédent d’exploitation disponible chaque année pour alimenter le Fonds d’Énergie Culturelle. Cet excédent pourra être progressivement affecté au soutien de la création artistique et de l’emploi culturel. Il pourra être complété par des financements dédiés ou partenariats institutionnels, renforçant ainsi le rôle du Fonds comme outil de résilience et d’innovation culturelle.
Accompagner les acteurs culturels dans leurs choix énergétiques
Le Fonds accompagnera également les acteurs culturels dans leurs démarches de transition énergétique, notamment à travers :
– la mise en place d’outils et de formations
– des dispositifs de sensibilisation à l’autoconsommation, la rénovation énergétique et la sobriété
– le développement d’initiatives pratiques, telles que le prêt de kits solaires, ou des actions de transformation énergétique sur les bâtiments culturels.
L’objectif est d’aider à comprendre et se réapproprier les enjeux liés à l’énergie, d’optimiser nos consommations, et de transformer nos imaginaires et nos récits pour s’emparer collectivement de la transition écologique et sociale de nos territoires vers plus de justice et solidarité.
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Pour aller plus loin : lire l’interview de Vincent (Chef de projet GreenKommon) et Juan (VP de Plaine Energie Citoyenne).